Ondine Cloez et Kotomi Nishiwaki

The first word of the first poem of the first collection is basket

Performance

©Yves de Orestis

« On descend jusqu’à la forêt. Ondine et Kotomi en tête, toutes deux vêtues de grands impers et de grandes bottes en caoutchouc. Elles s’arrêtent avant l’entrée de la forêt et déclament façon Fight Club Green Camp les deux informations importantes à prendre en compte avant de les suivre.
1ère info on peut marcher à leur rythme ;
2ème info quand elles s’arrêtent on peut regarder ce qu’elles regardent.
On entre dans la forêt en file indienne. Nous nous arrêtons près d’un cours d’eau, elles descendent vers le filet d’une rivière qu’on entend ruisseler pendant que nous patientons dans un silence que ne trouble que les bruits de craquements de brindilles. Elles se mettent à scander ensemble des syllabes à plusieurs reprises entrecoupées de silence face au ruisseau. Cela dure quelques dizaines de secondes, puis nous repartons, je n’ai pas réussi à m’approcher suffisamment pour comprendre ce qui avait été dit. Une personne devant moi porte des talons et ses jambes sont nues, les ronces du sentier lui griffent la chair.
Nouvelle pause face à la nature encore, plus de ruisseau même si on le devine en contrebas. Elles patientent puis chantent en canon :
Dans la colline verte les couleurs superposées les oiseaux perchées se reposent sur l’arbre mort. C’est le monument central.
Nous repartons en fil indienne, encore des ronces, la personne aux jambes nues semble s’être résignée, quelques perles de sang glissent sur sa chair.
Un garçon à lunettes pose une question ; quelqu’un rit. Nous nous arrêtons devant la rivière dans laquelle se jette le cours d’eau. Elles nous rejoignent en passant par le ruisseau.
Voici la rivière / Qu’on ne peut pas traverser / Mais qu’est ce qu’on fait ?
Le chant monte en sons de plus en plus aigus, elles hurlent. S’arrêtent. »

 retrouvez ici l’intégralité du texte de Robin Garnier-Wenisch

©Yves de Orestis